La Villa Cybèle, vue par le quartier Saint-Just

Lyon (69)

 

 

De la mémoire lyonnaise, on dit de moi que j’incarne la vigie privilégiée : il y a deux-mille ans de cela, je rugissais déjà dans les vallons, alors que Lugdunum ne tenait rien du lion. Mais n’allez point vous imaginer, mes chers amis, que Saint-Just ne serait qu’un fossile figé dans son jus. Perché sur mon magistère, je rayonne sur Fourvière, et rappelle à l’envi à mes homologues que je surplombe, que leur destin sera toujours d’être tapis dans mon ombre. Si l’UNESCO a classé mon quartier dans son patrimoine mondial, car je symbolise du génie humain un certain idéal, jamais je ne me délesterai de la bonne tenue de mes domaines. Plus que tout, je conserve leur éclat, celui de mes résidences et de mon passé, comme autant de pierreries constellant un diadème. C’est ainsi que, blotti en mon sein, entre les saphirs et les gemmes, se distingue la Villa Cybèle.

Tout comme la déesse phrygienne puise sa puissance dans la nature, la belle se complait dans mes espaces emplis de verdure. Je ne vous parle pas d’une simple surface immobilière, mais de la gardienne des savoirs. Une adresse rare, qui porte en elle tout un chapitre de l’histoire locale. Et si le culte de l’antique s’est depuis dilué à travers les ères, l’écrin de cette perle contemporaine la préserve des regards indiscrets. Ses attributs sont flatteurs, et tiennent autant de la volupté d’une demeure de luxe que du prestige d’un hôtel particulier. Avant de vous en évoquer davantage, laissez-moi vous expliquer en quoi de cette ville, je suis le village.

Si le soleil entre dans la maison, il est un peu dans votre coeur.

Le Corbusier

C’est vrai, j’incline plus au modelage des évolutions qu’aux fracas des révolutions. De mes artères médiévales à mes ruelles pittoresques, de mon théâtre gallo-romain à ma magnifique basilique, j’accueille parmi les plus somptueux édifices de la cité aux deux fleuves. Quoique situé dans le centre – la presqu’île est à mes pieds –, mon havre est piqueté de squares et de commodités ; les écoles côtoient toutes les échoppes de proximité. Bercé de quiétude et rayonnant de vie, à rebours de la foule qui virevolte, je n’en suis pas moins ce quartier fringant, primesautier et plein de joie. On me sait accessible ! Mon ancrage au tumulte du Vieux Lyon, où guinguettes et restaurants crapahutent tous azimuts, ne tient d’ailleurs qu’à un câble. Celui du funiculaire
rappelle que pour rien au monde je ne me voudrais excluant, même si le bien que je vous dévoile se veut résolument exclusif.

Pour parvenir au 31 de la rue Roger-Radisson, du hasard ou du destin, chacun choisira son chemin. C’est au bout, et sans détours, que la Villa Cybèle se rit de l’écoulement des jours. Et s’il en fut quelques-uns durant lesquels elle s’empâtait dans sa patine, j’ai pu saisir d’une oreille des confidences lointaines, rencontrer ces compagnons qui détiennent un savoir-faire d’exception ; j’ai pu les observer jongler de sensibilités et de science afin de redonner à cette maison toute sa jouvence. Empoignant au vol divers échos épars, je crois savoir que son intérieur sera à la fois noble et moderne, une alliance subtile entre préciosité d’antan et avant-gardisme triomphant. Des froufrous, babioles ou grelots dont s’entichent les stars hollywoodiennes, la Villa Cybèle ne saurait céder aux sirènes.

Ainsi qu’il sied aux élégantes, c’est dans la sobriété que se dissimule sa prestance. Ses formes se veulent brutes, authentiques, d’une simplicité sans ambages ; à l’image de sa façade principale, en pan coupé, élégamment percée d’une porte ouvragée. Trônant au milieu du vaste jardin paysager, protégé par les ramures des platanes, le magnolia se fera bientôt le témoin de vos rires et de vos fêtes. Et à la faveur d’un ciel propice à se prélasser dehors, les saisons s’égaieront au rythme des plongeons dans la piscine. Bordé d’un calme souverain, il est un cocon sans mitoyenneté ni vis-à-vis. Entre ces murs recouverts de chaux ocre, de l’aube au crépuscule, vous jouirez d’un panorama d’exception, qui s’estompe dans l’horizon.

Et parce que sa beauté doit beaucoup à l’Histoire, délaisser l’héritage de la Villa Cybèle serait bien illusoire. À peine mon oeil en effleure-t-il les contours qu’il est capté par cette singularité : ce pilier de l’aqueduc du Gier, imbriqué dans le mur jouxtant son entrée. Fragment de la Rome impériale qui a su braver les millénaires, chef-d’oeuvre d’architecture, monument historique, c’est vers 1850 qu’une charmante auberge fut adossée à ce vestige séculaire. Deux destinées communes se sont ensuite enchevêtrées : l’une dont le souvenir s’inscrit dans ma dune, l’autre dont la tour s’élève vers la lune.

À présent, la belle se languit d’accueillir celles et ceux qui voudront sculpter son futur. Amateurs ou esthètes, soyez-en honorés tout autant qu’avertis : chaque recoin peut s’y polir selon vos envies. Aucune frontière ne pourrait brider vos ardeurs ; je sais que vous ne mêlerez pas la vanité avec le coeur. Suite parentale, grande cheminée centrale, espace wellness, sauna, généreuse pièce de réception, cave à vin ou cinéma… Dans ces volumes baignés de lumière semblant s’étendre à l’infini, au bénéfice d’une resplendissante baie vitrée, la grâce devient apesanteur, si ce n’est fantaisie.

Chers amis, puisque j’abrite les lieux depuis des lustres, je puis vous l’affirmer : si l’avenir se montre par moments indomptable, certaines vérités restent encore immuables. La marche des siècles aura beau suivre son cours, la Villa Cybèle sublimera toujours votre séjour.

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